Elisabeth-Charlotte de Bavière, la Palatine
3 participants
Hong Kong Garden :: Contexte historique :: Grand Siècle ( 1610 / 1715) :: Elisabeth-Charlotte de Bavière - la Palatine
Page 1 sur 1
Elisabeth-Charlotte de Bavière, la Palatine
Elisabeth-Charlotte de Bavière, la Palatine (1652-1722)
Elisabeth-Charlotte von der Pfalz-Simmern, dite Elisabeth-Charlotte de Bavière ou la Palatine ou encore, Liselotte, est une princesse allemande née le 27 Mai 1652 à Heidelberg. Elle est la fille de l'Electeur Palatin Charles Ier Louis, comte palatin du Rhin et de Charlotte de Hesse-Cassel.
Issue d'une petite cour allemande cultivée et protestante, Elisabeth-Charlotte est élevée dans la religion réformée à Heidelberg, puis, à partir du divorce de ses parents, par sa tante, la duchesse de Brunswick-Lunebourg à Hanovre et Herrenhausen. Sophie de Hanovre lui donne une éducation humaniste, lui apprend à apprécier la nature, Montaigne, Rabelais et la liberté. Elisabeth-Charlotte ne s'est jamais sentie à son aise à la Cour de Versailles, régie par une étiquette rigoureuse et animée par toutes sortes d'intrigues et où les relations humaines sont fondées sur l'intérêt et l'égoïsme.
Elisabeth-Charlotte de Bavière, dès le plus jeune âge, n'est pas une beauté et, si un historien observe qu'à vingt ans, elle n'était pas désagréable à regarder, son physique se dégrade très vite au fil des années, notamment à cause d'un embonpoint considérable que Madame évoque elle-même en mentionnant « sa taille monstrueuse de grosseur ».
Son mari, qu'elle épouse le 19 Novembre 1671 à Châlons-en-Champagne, après la mort d'Henriette d'Angleterre, première Madame, n'est de tout façon pas sensible aux charmes féminins. Il ne consomme leur mariage que pour s'assurer une descendance.
Très vite, la Palatine, qui s'ennuie à la Cour de Versailles, se consacre à une correspondance abondante et principalement destinée à Sophie de Hanovre, sa tante. Ses lettres (environ 60 000), rédigées dans un style savoureux et peu soutenu, constituent une source d'informatons sur la vie à la Cour de France sous le Roi-Soleil. La princesse reste allemande dans son coeur et déteste tout ce qui à trait à la Cour ou à l'étiquette. Entière, elle est l'une des seules à dire ce qu'elle pense vraiment de la Cour et des courtisans. En effet, bien que consciente de son rang et de ses devoirs, elle ne dissimule pas ses antipathies, en partculier contre Madame de Maitenon, l'épouse morganatique de Louis XIV qu'elle n'hésite pas à surnommer, entre autres, « la ripopée » ou encore « la vieille conne ». La Palatine ne recule en rien devant la trivialité. Méprisante au plus haut point envers la famille illégitime du roi, elle qualifie notamment le comte de Toulouse, fils de Louis XIV et de la Montespan de «chiure de souris » et Mademoiselle de Blois, autre fille du roi et de sa favorite, mariée au fils de Madame se voit qualifiée de cette observation : « Ma belle-fille ressemble à un cul comme deux gouttes d'eau ». Madame s'était d'ailleurs fortement indignée au mariage de son fils avec cette fille légitimée du roi mais issue du double-adultère commis par le monarque avec sa maîtresse. Selon le duc de Saint-Simon, elle aurait giflé son fils devant toute la Cour en apprenant que le jeune homme avait accepté les noces avec sa cousine, car Madame les jugeaient indignes de son rang. En revanche, elle montre le plus grand respect et la plus grande déférence envers Louis XIV, qui l'apprécie également et reste une mère attentive et soucieuse de ses enfants : la correspondance échangée avec sa fille, la duchesse de Lorraine et de Bar, en partie détruite en 1719, regorge de conseils maternels.
La Palatine suit les débats d'idées de son temps et entretient même une correspondance avec Leibniz, mais elle ne voit pas d'un bon oeil le tour de plus en plus dévot que prend le règne de Louis XIV, après son mariage avec la Maintenon. Dans ses lettres, elle partage ses doutes sur de nombreux points religieux. Protestante et convertie au catholicisme seulement par devoir, pour pouvoir s'unir à Philippe d'Orléans, elle reste fidèle à la religion réformée de son enfance et, témoin impuissant de la révocation de l'Edit de Nantes, elle ne comprend pas pourquoi des peuples peuvent ainsi se dresser les uns contre les autres pour des points qui lui paraissent mineurs.
Elle assiste, toute aussi impuissante, au sac du Palatinat, sa région natale, par les armées de son beau-frère en reste inconsolable et tient Louvois pour responsable de la mort de son père et de son frère. Jusque dans ses dernières années elle regrettera sa jeunesse à Heidelberg. La Palatine souffre également des intrigues qui animent le cercle qui entoure son mari.
Elle meurt à l'âge de 70 ans, usée et fatiguée, le 8 Décembre 1722, dans la demeure de son mari,à Saint-Cloud.
*Les oeuvres de la Palatine
En 1788 sont publiés des fragments des Lettres originales de Madame, écrites entre 1715 et 1720 au duc Ulric de Brunswick et la princesse de Galles. Ces fragments sont ensuite réimprimés en 1823 sous le titre de Mémoires sur la cour de Louis XIV et de la Régence, extraits de la correspondance de Mme Elisabeth-Charlotte, etc.
Sa Correspondance complète a été traduite de l'allemand et publiée en 1855 par G. Brunet. Les lettres sont le plus souvent mal traduites, voire complètement artificielles car issues de compilations de plusieurs lettres en une seule, assortie d'une date fantaisiste. De plus, tous les passages jugés trop crus et Dieu sait que Madame en était prodigue sont censurés. Néanmoins, plusieurs autres éditions ont suivi. Toutes ne contiennent pas la lettre fameuse,citée par les frères Goncourt, dans laquelle la princesse décrit à sa tante avec humour et détails scatologiques la difficulté de déféquer à Fontainebleau. Elle est également à l'origine d'une correspondance en français, éditée par Dirk Van der Cruysse en 1989.
Il existe également un curieux livre, Mélanges historiques, anecdotiques et critiques sur la fin du règne de Louis XIV et le commencement de celui de Louis XV par Madame la Princesse Élisabeth-Charlotte de Bavière, seconde femme de Monsieur, frère de Louis-le-Grand : (souvenirs) précédés d’une « notice sur la vie de cette illustre princesse » rédigée par Maubuy. L'ensemble représentant une table des matières de 50 chapitres évoquant, et au passage étrillant, un grand nombre de personnages de la cour en commençant par le roi lui-même, son caractère et ses mœurs, sa conduite à l'égard de son épouse, ses amours, sa mort. Puis vient l'évocation des favorites royales : Fontanges, La Vallière, Montespan, Maintenon, etc. Nous connaissons une publication de cet ouvrage en 1807.
En 1999, une sélection des Lettres de la Princesse Palatine a été publiée au Mercure de France.
*Mariage et descendance
En 1671, elle épouse Philippe d'Orléans, dit Monsieur, après que ce dernier ait perdu sa première épouse, la belle Henriette d'Angleterre. De ce mariage naîtront :
-Alexandre-Louis d'Orléans (1673-1676), qui meurt à trois ans, ce qui affecte profondément Madame
-Philippe d'Orléans (1674-1723), devient régent à la mort de son oncle Louis XIV en 1715
-Elisabeth Charlotte d'Orléans (1676-1744), épouse le duc de Lorraine et de Bar Léopold Ier et devient régente des duchés puis princesse souveraine de Commercy. Par ces derniers, Madame se trouve être l'arrière-grand-mère de la reine Marie-Antoinette.
La princesse palatine peinte en 1713 d'après Hyacinthe Rigaud
Dernière édition par a-little-bit-dramatic le Mar 11 Jan - 12:37, édité 1 fois
Re: Elisabeth-Charlotte de Bavière, la Palatine
J'aime tes Bio !!!
Celle la encore plus , la Princesse Palatine est un personnage que j'admire vraiment ...
Son caractére et ses manières devaient faire si brusque a la cour !
Malgré tout elle est resté elle même
LoveHistory- Rose DeWitt Butaker
- Messages : 497
Réputation : 8
Date d'inscription : 16/11/2010
Age : 28
Localisation : Dans mes bouquins !!!
Re: Elisabeth-Charlotte de Bavière, la Palatine
Merci LoveHistory !!
Je suis contente que mes bios te plaisent, tant mieux !! :)
Comme toi, j'adore la Palatine, c'est bien l'une des seules à être restée elle-même à la Cour de Versailles.
Je suis contente que mes bios te plaisent, tant mieux !! :)
Comme toi, j'adore la Palatine, c'est bien l'une des seules à être restée elle-même à la Cour de Versailles.
Re: Elisabeth-Charlotte de Bavière, la Palatine
Un très chouette personnage , elle n'est pas l'arrière-grand mère de Marie-Antoinette pour rien ^^
Hong Kong Garden :: Contexte historique :: Grand Siècle ( 1610 / 1715) :: Elisabeth-Charlotte de Bavière - la Palatine
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum