Biographie de Néron

Néron (37 - 68 apr. J-C)



Néron (son nom d'empereur complet est MPERATOR NERO CLAVDIVS CAESAR AVGVSTVS GERMANICVS), né Lucius Domitius Ahenobarbus le 15 Décembre 37 à Antium est le fils de Gnaeus Domitius Ahénobarbus et d'Agrippine la Jeune, fille de Germanicus et sœur de Caligula. Néron est le cinquième et dernier empereur de la dynastie julio-claudienne. Il régna de 54 à 68.
Néron a dix-sept ans lorsqu'il accède au trône, le 13 Octobre 54, suite à la mort de son grand-oncle et père adoptif Claude Ier, second époux de sa mère Agrippine la Jeune (Agrippina Minor). Il se peut que l'empereur défunt ait été empoisonné par cette dernière pour que Néron puisse monter sur le trône à sa place.
Néron, pourtant, n'était pas destiné à devenir empereur. Lorsqu'il naît, en 37, son oncle maternel, Caligula vient tout juste de monter sur le trône. Ses prédécesseurs, Auguste et Tibère, avaient vécu respectivement jusqu'à 76 et 79 ans. Si Caligula vivait aussi longtemps qu'eux, il pouvait espérer que ses propres descendants lui succèdent. Mais Caligula est assassiné et c'est Claude qui monte alors sur le trône. Après s'être séparé de son épouse Messaline, l'empereur s'unit à la jeune Aggripine, mère de Néron et fait du jeune homme son fils adoptif et donc, son successeur.
*Les sources sur Néron
Les sources primaires concernant Néron doivent être lues avec précaution. Sa vie a été rapportée par l'historien latin Suétone dans De vita duodecim Caesarum libri ou Vie des Douze Césars et par Tacite, dans Les Annales. Suétone et Tacite avaient tous deux rang de sénateur. Leurs descriptions des évènements sous le règne de Néron sont suspectes, dans le mesure où l'on sait que Néron persécuta les sénateurs à partir des années 65-66, à la suite de la découverte de deux conspirations. Certains récits de la vie de Néron pourraient donc n'être que des exagérations. Cependant, de part leurs fonctions, les deux auteurs avaient également un accès privilégié aux archives impériales.
Aujourd'hui, les historiens débattent de la folie, réelle ou mise en scène, de Néron.
*Jeunesse de Néron
Peu après sa naissance, sa mère Agrippine demande à son frère Caligula de choisir le nom du jeune enfant, ce qui aurait été un geste de faveur et aurait marqué le bébé comme un possible héritier de Caligula mais l'empereur ne donna à son neveu que le nom de Claude, sous-entendant ainsi qu'il avait peu de chances de devenir empereur, comme Claude.
La relation entre le frère et la sœur semble néanmoins s'être améliorée assez rapidement. Un scandale marque d'ailleurs le début du règne de Caligula : il s'agit de la relation particulièrement étroite de l'empereur avec ses sœurs, Julia Drusilla, Julia Livilla et Agrippine. Toutes les trois étaient représentées sur les pièces de monnaie avec leur frère et les trois femmes, grâce à la faveur de leur frère, semblent avoir gagné en influence.
Le jeune Lucius Domitius Ahenobarbus devint ainsi le fils d'une femme influente et célèbre. Mais Agrippine pouvait perdre aussi rapidement qu'elle l'avait gagnée l'influence qu'elle avait sur son frère. Caligula n'avait alors toujours pas d'enfants et ses parents mâles les plus proches étaient ses beaux-frères, Marcus Aemilius Lepidus (époux de Drusilla), Marcus Vinicius (époux de Livilla) et Gnaeus Domitus Ahénobarbus (époux d'Aggripine).
En Septembre 39, Caligula partit rejoindre ses légions, en campagne contre les tribus germaniques. La campagne est finalement repoussée à l'année suivante, l'empereur craignant une conspiration contre sa personne. Dans l'année qui suivit, Lepdidus réussit à devenir l'amant d'Agrippine et de Livilla, cherchant apparemment à s'appuyer sur elles pour gagner le trône, occupé par un empereur de plus en plus fantasque. Mais il échoua et fut immédiatement exécuté pour cette tentative d'usurpation. Caligula ordonna également l'exécution du légat de Germanie, Gnaeus Lentulus Gaetucilus (on ne sait pas s'il est réellement mêlé à la conspiration de Lepidus). Agrippine et Livilla, elles, furent reléguées aux Îles Pontines et c'est certainement à cette époque que le jeune Lucius est séparé de sa mère.
En 40, Gnaeus Domitius Ahenobarbus meurt d'hydropisie et Lucius se trouve orphelin. Mais la chance lui sourit un an plus tard. Le 24 Janvier 41, Caligula, son épouse Cæsonia Milonia et leur fille Julia Drusilla sont assassinés par une conspiration et la garde prétorienne aide Claude à obtenir le trône laissé vacant. Une de ses premières décisions est de rappeler ses nièces d'exil.
La mère de Lucius se remarie très vite au riche Gaius Crispus Passienus, mais son époux mourut entre 44 et 47 et Agrippine fut suspectée de l'avoir empoisonné pour hériter de son immense fortune. Lucius était le seul héritier de sa mère, devenue riche.
*L'adoption par Claude
Lucius, à l'âge de dix ans, n'avait que d'infimes chances d'accéder au trône. Claude, âgé de 57 ans à cette époque, avait régné plus longtemps et sûrement plus efficacement que son prédécesseur. Claude était alors l'époux de Valeria Messalina, âgée de vingt-cinq ans, qui lui avait donné deux enfants, Britannicus, en 41 et Octavie, en 40. Encore jeune, l'impératrice pouvait encore lui donner des héritiers.
Mais Messaline est exécutée en 48, après avoir été accusée de conspirer contre son époux et l'ambitieuse Agrippine projeta bien vite de remplacer sa tante par alliance. Le 1er Janvier 49, elle devint la quatrième épouse de Claude (il s'était déjà marié deux fois lorsqu'il était simple citoyen). Le mariage va durer cinq ans et, l'année de son mariage, Agrippine fait rompre les fiançailles d'Octavie et de Lucius Junius Silanus pour la fiancer à son fils Néron. Début 50, le Sénat offrit à Agrippine le titre honorifique de Livie, épouse d'Auguste, avait été la seule à porter avant elle. Le 25 Février 50, Lucius est officiellement adopté par Claude et prend le nom de Nero Claudius Caesar Drusus. Étant plus âgé que Britannicus, fils légitime de Claude, Néron devint l'héritier officiel du trône.
L'empereur Claude honore alors son fils adoptif de plusieurs manières : tout d'abord, Néron est émancipé en 51, à l'âge de quatorze ans. Il fut ensuite nommée proconsul, entra au Sénat où il fit son premier discours, apparut publiquement aux côtés de Claude et fut ensuite représenté avec l'empereur sur les pièces de monnaie. En 53, il épouse Octavie, sa sœur adoptive.
*Néron empereur
Claude meurt, certainement empoisonné (peut-être par Agrippine?), le 13 Octobre 54 et Néron est rapidement nommé empereur à sa place. Il n'a alors que dix-sept ans, c'est un très jeune homme, mais, généralement, les jeunes princes sont appréciés à Rome. Les historiens s'accordent pour dire que Sénèque a certainement joué le rôle de figure de proue au début du règne de Néron. Les décisions importantes étaient sans doute laissées entre les mains plus capables de sa mère Agrippine, de son tuteur Sénèque et du préfet du prétoire, Sextus Afranius Burrus. Néron cherche, dès le début de son règne, à obtenir les faveurs de l'armée, de la plèbe et des diverses primes.
Les cinq premières années du règne de Néron sont connues pour avoir été des exemples de bonne administration, suscitant même l'émission d'une série de pièces de monnaie célébrant le quinquennium Neronis. Les affaires de l'empire étaient traitées avec efficacité et le Sénat bénéficiait d'une période d'influence renouvelée dans les affaires de l'État.
Mais, bien vite, les problèmes surgirent, notamment dans la vie personnelle de l'empereur. Agrippine et les deux conseillers de Néron se livraient à une course effrénée à l'influence et Néron, déçu de son mariage, trompait Octavie. En 55, il prit pour maîtresse une ancienne esclave, Claudia Acte. Agrippine tenta de faire revenir son fils vers son épouse tandis que Burrus et Sénèque prirent le parti de l'empereur.
Néron résiste à l'intervention de sa mère dans ses affaires privées et Agrippine, voyant son influence sur son fils diminuer, se tourna vers un candidat au trône plus jeune. Britannicus, fils de Claude, était, à treize ans, toujours légalement mineur et sous la responsabilité de Néron, mais il approchait de sa majorité. Britannicus était un successeur possible de Néron et établir son influence sur lui ne pouvait que renforcer la position d'Agrippine, en perte de vitesse avec son fils. Mais Britannicus mourut brutalement le 12 Février 55, alors que sa majorité avait été prévue pour le 13. La coïncidence des dates laisse à penser qu'il a été empoisonné. Burrus, l'un des protecteurs de Néron, est alors suspecté d'avoir pris part au meurtre. Néron se révoltait alors de plus en plus contre l'emprise de sa mère et commençait à envisager le meurtre d'Agrippine. Il justifia ses intentions en clamant que sa mère complotait contre lui. Le pouvoir d'Agrippine déclina encore un peu plus alors que l'influence de Sénèque et Burrus croissait.
*Les scandales du règne de Néron
Alors que ses conseillers s'occupent des affaires de l'État, Néron s'entoure d'un cercle d'un proche et les historiens latins rapportent des nuits de débauche et de violence, alors que les affaires politiques, plus banales, sont négligées. Marcus Salvius Otho faisait partie des favoris de l'empereur et, à tous points de vue, il était aussi débauché que l'empereur mais devint aussi intime qu'un frère. Certaines sources considèrent même que lui et l'empereur ont été amants. Ce serait Othon qui aurait présenté à Néron une femme qui aurait d'abord épousé le favori, puis l'empereur : c'est Poppée (Poppaea Sabina), décrite comme une femme de grande beauté, pleine de charme et d'intelligence. On peut trouver dans de nombreuses sources les rumeurs d'un triangle amoureux entre Néron, Othon et Poppée.
En 58, la belle Poppée a assuré sa position de favorite de Néron. L'année suivante (59), est un tournant dans le règne de l'empereur. Néron et/ou Poppée auraient organisé le meurtre d'Agrippine. Sénèque eut beau tenter de convaincre le Sénat qu'elle mettait sur pied une conspiration contre son fils, la réputation de l'empereur n'en fut pas moins entachée par ce cas de matricide. Othon fut bientôt chassé de l'entourage impérial et envoyé en Lusitanie (Portugal), comme gouverneur.
Le tournant suivant fut l'année 62, pour de nombreuses raisons :
-d'abord, il y'eut un changement parmi les conseillers impériaux : Burrus mourut et Sénèque demanda à Néron la permission de se retirer des affaires publiques. Leur remplaçant aux postes de préfet du prétoire et de conseiller fut Tigellin. En 39, il avait été banni par Caligula car soupçonné d'adultère avec à la fois Agrippine et Livilla. Rappelé d'exil par Claude, il avait réussi à devenir un proche de Néron (et peut-être même son amant). Avec Poppée, il aurait eu la plus grande influence sur l'empereur, plus importante encore que celle de Sénèque. Quelques mois plus tard, Tigellin épouse Poppée. Une théorie suggère que Poppée tente, pendant ces quatre années (58-62), d'éloigner Néron de ses conseillers et de ses amis. Si cela est vrai, ce qui est arrivé à Burrus et Sénèque n'est peut-être pas le fruit du hasard.
-le deuxième évènement important est le divorce de l'empereur d'avec sa femme Octavie. Néron, alors âgé de vingt-cinq ans, avait régné huit ans mais n'avait toujours pas d'héritier. Quand Poppée se retrouva enceinte, Néron décida d'épouser sa maîtresse, mais son mariage avec Octavie devait d'abord être annulé. Il commença donc par accuser son épouse d'adultère, alors que lui-même avait la réputation d'être infidèle et qu'Octavie était connue pour être un modèle de vertu. Néron réussit finalement à obtenir le divorce pour cause d'infertilité, n'ayant pas réussi à réunir suffisamment de témoignages concernant l'infidélité de son épouse. Il put donc épouser Poppée et attendit qu'elle donne naissance à un héritier. La mort soudaine d'Octavie, le 9 Juin 62, provoqua des émeutes publiques à Rome.
_au cours de cette année 62, une série de lois contre les trahisons fut promulguée et donna donc lieu à de nombreuses peines capitales. Cette même année, Néron fit exécuter deux des membres restants de sa famille : Gaius Rubellius Plautus et Faustus Cornelius Sulla Felix.
Début 63, Poppée accoucha d'une fille, Claudia Augusta, mais l'enfant ne survit que quatre mois. Néron n'avait donc toujours pas d'héritier.
*Le grand incendie de Rome
Le 19 Juillet 64 éclata le grand incendie de Rome. Le feu débute dans des boutiques des environs du Grand Cirque. Néron se trouvait alors en vacances dans sa ville natale d'Atium mais fut obligé de revenir en toute hâte à Rome. L'incendie fit rage pendant six jours complets et la rumeur circule alors que Néron aurait joué de la lyre et chanté, au sommet du Quirinal, contemplant la ville en feu.
Mais les mêmes récits nous décrivent également un empereur ouvrant ses palais aux sans-abris et organisant des distributions de nourriture afin d'éviter la famine parmi les survivants du brasier. Mais Néron avait perdu toute chance de redorer sa réputation, notamment en rendant trop vite publics ses projets de reconstruction de Rome dans un style monumental.
La population, choquée et désorientée, cherchait des boucs émissaires et bientôt, des rumeurs tinrent Néron pour responsable de l'incendie. On lui prêta pour motivation l'intention d'immortaliser son nom en renomment Rome Néropolis (« la ville de Néron »). Il était important pour Néron d'offrir un autre objet de vengeance à son peuple pour se dédouaner lui-même des accusations portées à son encontre. Il choisit donc pour cible les membres d'une religion qui prenait de plus en plus d'ampleur et qu'il s'amusait à persécuter : les chrétiens. Il ordonna donc que les chrétiens de Rome soient jetés aux fauves dans les arènes alors que d'autres étaient crucifiés en grand nombre et brûlés vifs.
Tacite fait un récit de cet épisode :
« La prudence humaine avait ordonné tout ce qui dépend de ses conseils : on songea bientôt à fléchir les dieux, et l'on ouvrit les Livres Sibyllins. D'après ce qu'on y lut, des prières furent adressées à Vulcain, à Cérès et à Proserpine : des dames romaines implorèrent Junon, premièrement au Capitole, puis au bord de la mer la plus voisine, où l'on puisa de l'eau pour faire des aspersions sur les murs du temple et la statue de la déesse ; enfin les femmes actuellement mariées célébrèrent des sellisternes et des veillées religieuses. Mais aucun moyen humain, ni largesses impériales, ni cérémonies expiatoires ne faisaient taire le cri public qui accusait Néron d'avoir ordonné l'incendie. Pour apaiser ces rumeurs, il offrit d'autres coupables, et fit souffrir les tortures les plus raffinées à une classe d'hommes détestés pour leurs abominations et que le vulgaire appelait chrétiens. Ce nom leur vient de Christ, qui, sous Tibère, fut livré au supplice par le procurateur Pontius Pilatus. Réprimée un instant, cette exécrable superstition se débordait de nouveau, non seulement dans la Judée, où elle avait sa source, mais dans Rome même, où tout ce que le monde enferme d'infamies et d'horreurs afflue et trouve des partisans. On saisit d'abord ceux qui avouaient leur secte ; et, sur leurs révélations, une infinité d'autres, qui furent bien moins convaincus d'incendie que de haine pour le genre humain. On fit de leurs supplices un divertissement : les uns, couverts de peaux de bêtes, périssaient dévorés par des chiens ; d'autres mouraient sur des croix, ou bien ils étaient enduits de matières inflammables, et, quand le jour cessait de luire, on les brûlait en place de flambeaux. Néron prêtait ses jardins pour ce spectacle, et donnait en même temps des jeux au Cirque, où tantôt il se mêlait au peuple en habit de cocher, et tantôt conduisait un char. Aussi, quoique ces hommes fussent coupables et eussent mérité les dernières rigueurs, les cœurs s'ouvraient à la compassion, en pensant que ce n'était pas au bien public, mais à la cruauté d'un seul, qu'ils étaient immolés. »
*Néron, l'artiste et le veuf
Néron fut impliqué ensuite dans un autre scandale, pris très au sérieux par le peuple d'alors. Ce scandale aurait peut-être moins d'importance à nos yeux. En effet, dans la Rome antique, il était considéré comme dégradant qu'un empereur puisse apparaître comme un amuseur public, jouant la comédie, chantant et jouant de la lyre.
Néron était détesté par de nombreux citoyens et avait une liste assez importante d'ennemis politiques qui s'allongeait. Néron commençait à apprécier de plus en plus sa solitude quand, en 65, il découvrit la conjuration de Pison, qui tenta de prendre sa place. Dans la foulée, il découvrir l'implication d'anciens amis, tels que Sénèque, dans le complot ourdi par Pison. Les présumés conspirateurs furent donc contraints à mourir : parmi eux se trouvaient plusieurs anciens amis du pouvoir néronien. Ainsi, Sénèque, Pétrone et Lucain furent obligés par l'empereur de suicider. Le suicide, également contraint, de Gnaeus Domitius Corbulon, général populaire et valeureux poussa les commandeurs militaires à envisager l'organisation d'une révolution contre l'empereur.
En 65, Néron devient veuf. Poppée meurt alors qu'elle est enceinte, tuée d'un coup porté au ventre par l'empereur, selon Tacite et Suétone et cela, malgré la passion que l'empereur semble vouer à son épouse.
L'empereur décide donc de se remarier à Claudia Antonia, la fille de Claude et d'Aelia Patenia. Mais cette dernière refuse et Néron la fait assassiner sous prétexte qu'elle fomentait un complot. Il se tourne alors vers une ancienne maîtresse, Statilia Messalina, qu'il épouse en Mai 66. Dès le mois de Septembre, Néron quitte sa jeune épouse pour un long voyage en Grèce. Là-bas, l'empereur distrayait ses hôtes avec des spectacles artistiques (les écrits de Tacite rapportent que l'empereur empêchait quiconque de sortir de l'amphithéâtre lorsqu'il déclamait ses écrits, et que certains spectateurs durent se faire passer pour morts pour s'échapper, tant ils s'ennuyaient), alors qu'à Rome, le préfet du prétoire Nymphidius Sabinus cherchait à obtenir le soutien des gardes prétoriennes et des sénateurs.
*Le suicide de Néron
Bien que détesté, Néron ne fut pas assassiné, comme le furent Caligula ou Commode, par exemple. Mais, lorsqu'il rentra à Rome après son séjour grec, il trouva une atmosphère glaciale. Gaius Julius Vindex, le gouverneur de la Gaule lyonnaise se révolta et Néron ordonna l'élimination de tout patricien aux idées suspectes. Galba, son ancien serviteur, gouverneur de l'Hispanie, était l'un de ces nobles dangereux. Néron ordonna donc son exécution. Galba jura alors fidélité au Sénat et au Peuple de Rome (Senatus Populusque Romanus : SPQR) mais sans reconnaître le pouvoir de Néron. De plus, il commença à organiser une campagne afin de prendre la tête de l'empire.
Lucius Clodius Macer, légat de la légion III Augusta, en Afrique, se révolta à son tour et cessa d'envoyer du blé à Rome. Nymphidius Sabinus corrompit la garde impériale qui se retourna contre Néron, notamment grâce à la promesse financière de Galba.
Le Sénat démit alors Néron et ce dernier, apprenant que les sénateurs allaient lui imposer le supplice des parricides (le culleus : recouvert d'une cagoule, cousu dans un sac de cuir dans lequel étaient introduits des animaux - coq, chien ou renard - le supplicié est jeté dans le Tibre), opta finalement pour le suicide . Abandonné de tous, il se réfugia dans la maison de campagne de Phaon, son fidèle affranchi et se poignarda à la gorge le 9 Juin 68. Eglogue et Alexandrie, ses nourrices ainsi qu'Akté, sa concubine, réunirent toutes trois 200 000 sesterces pour réaliser l'incinération et ensevelir les cendre dans un mausolée sur le Pincio, qui se trouve aujourd'hui dans la Ville Borghèse.
Avec sa mort, la dynastie julio-claudienne, commencée avec Auguste, s'éteignit. Le sénat vota sa damnation memoriae, c'est-à-dire que l'empereur défunt était voué à l'oubli le plus complet.





Néron, œuvre en marbre du Ier siècle,musée du Palatin (Inv. 618)

Cela me rappelle mes cours de Latin !
Et bien sache que j'en ai plus appris avec ta biographie qu'avec celle de mes anciens professeurs ... !
Merci beaucoup !

Pas de quoi, Bow Tie !
J'ai étudié l'Empire Romain au premier semestre, du coup, j'ai repris quelques infos de mes cours...
Je suis contente que ma biographie t'ait plue, tant mieux !!

Maintenant, je me souviens l'avoir étudié en latin cet année :)
Dites moi , sa n'a strictement rien a voir mais qui d'entre vous connait Sophocle?

Oui, je connais de nom...J'en ai souvent entendu parler, parce que j'étais en L...Sophocle reste associé pour moi à Antigone et à Oedipe...

Merci pour cette biographie très intéréssante !
Un personnage vraiment fascinant..
Tout comme toi je rattachte toujours Sophocle à Antigone et Oedipe :)

Merci, LaTsarine !
Effectivement, Néron est fascinant mais pas franchement aimable, il n'a rien fait pour d'ailleurs, c'était un empereur cruel qui n'est pas resté dans les mémoires avec une très bonne réputation !!

Ah le latin me manque ! (Nostalgie )

LoveHistory a écrit:Ah le latin me manque ! (Nostalgie )

Moi, cela me rappelle surtout mes cours d'Histoire Ancienne, peut-être la matière que j'aime le moins à la fac...Et encore, l'Empire romain est une période plutôt intéressante. Ce semestre, j'ai refait (eh oui, je l'ai déjà fait en première année, ils doivent craindre que l'on oublie tout en deux ans ) la République romaine, je me suis ennuyée pendant 12 semaines...

Nous on n'as refait , tout le chapitre sur Rome et Athènes sa aurait pu être intéressant mais j'ai presque rien appris de pus qu'en ...5éme .

Ah oui Néron je me souviens. L'année dernière on a fait un grand chapitre dessus en latin x)